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Poèmes

Vision poétique


“J’ai toujours aimé rejoindre la poésie. Paroles originelles, elle est comme une source lumineuse qui jaillit des ténèbres et qu’à mon rythme je transpose."

- Gabrielle Bonnet


Avril 2023

Le chant des vivants

Ils combattent d’une seule voix
Suite au séisme brutal
De leur terre natale.
Ils chantent par-dessus les toits
Pour revivre et sortir des décombres
Soigner les blessures profondes.

En marchant dans la poussière
Ils soulèvent les foules
Et unissent leurs voix d’éther
Pour se retrouver un peu saouls
Assoiffés d’Amour et de lumière
Toujours et partout.

Ils rassemblent les multitudes
Pour gagner l’espoir
Qui réanime les hommes fragiles
Jusqu’à chercher asile
Au-delà du désespoir
Et de l’amertume.

C’est l’immense refrain des âmes
Qui pleurent des rivières de larmes.
C’est la plainte universelle
Qui monte au firmament du ciel
Et qui dans un unique élan solidaire
Résonne par de-là les frontières.

Gabrielle BONNET

Mars 2022

Ephémère

Tout passe
Pourtant je m’accroche à toi
Comme le papillon à la fleur
Tout passe et j’ai peur.

Quand j’admire ta beauté
Il me semble qu’elle va bientôt disparaître
Et que ta jeunesse dans le vent
N’est qu’un mirage de l’instant.

Quand je te regarde au fond des yeux
Je vois une lumière comme une étincelle
Fragile et délicate
Prête à s’éteindre.

Ton sourire est si fugitif
Qu’il me brise le coeur.

Ta voix qui résonne jusqu’à moi
Se perd dans la nature
Qui troublante est changeante
Imprévisible.

Les jours et les nuits
Pleurent le temps qui s’écoule sur terre
Et qui donne à la silhouette de la vie
Son éclat éphémère.

Mai 2021

Danse contemporaine

Stridentes et sauvages les sirènes sifflent
Les corps gesticulent en vagues déferlantes
Comme des roseaux balayés par le vent.

Les corps, ventres à terre,
Glissent sur des sols de verre
Qui reflètent un clair de lune bleuté
Puis tourbillonnent
Et se redressent vers le ciel qui s’électrise.

Les corps se faufilent à travers les parois invisibles
D’un univers mobile sans dessus dessous
Où les pieds soulèvent leurs appuis
Dans un espace marginal.

Les corps, forêts humides, pointent leurs doigts sur les halos nocturnes,
S’attachent et se défont vers d’immortelles lumières.

Les corps se mêlent et se démêlent sans trêve
A demi nus sur le tapis des songes
Et c’est la marche souple des aveugles
Qui enferme le bleu du ciel
Dans la sueur des ténèbres.
Forçant le destin qui se plie et se déplie en geste de colère
Sur les parois de lumière
Gesticulent en tous sens les âmes prisonnières.
Au tournant rougeoyant de l’abîme
Les vivants à genoux ou debout
Débitent le chapelet des songes
Et
La lune boit le sang
Des hommes tournoyants et titubants
Au bord d’un cratère noir les encerclant.
Puis
La lune et le cratère se retirent
Et surgit le soleil et l’eau des mers comme des revenants.
Les corps se rassemblent à l’aube
En un désir puissant
D’éternité.

Gabrielle BONNET